« L'absence d'une moitié se caractérise par la perte de celle-ci. »

Tout commença un jour d'été. Deux jumeaux étaient partis en vacances à la mer. Ils gardèrent tout deux des souvenirs mémorables, aussi bien joyeux que honteux, agréables que gênants ... L'un en particulier se sentait extrêmement désolé de quitter les caps ensoleillés. Pendant ces vacances, il avait rencontré une jeune fille de son âge, une perle comme on pourrait la qualifier. Avec elle, le premier jumeau passa de bons moments. Le second ne la connut guère. Cependant, il était assez proche de son frère pour savoir à quel point il était heureux. L'aîné éprouvait une sorte d'empathie pour son cadet. Tout ce qu'il ressentait, il pouvait le savoir. Et actuellement, les réunis partageaient une tristesse profonde.

Mais la joie fut de retour lorsque l'heureux se rappela que la jeune fille lui avait offert de quoi la contacter : un numéro de téléphone ainsi que divers codes de réseaux sociaux. C'est à partir de maintenant que l'idylle commence. Chaque jours, les liens se renforçaient. Les bons moments continuaient, même à plusieurs dizaines de kilomètres de distance. Et le cadet ne tarda pas à éprouver des sentiments pour son interlocutrice. Il lui avoua, ce fut une réciprocité des plus profondes. Leurs discussions changèrent donc du tout au tout, passant de l'amical au rose. Etant jeunes, ils ne pouvaient que blaguer sur leur relation un peu "étrange". C'est alors que cette blague alla trop loin, jusqu'au point de non-retour.

Une phrase fit chavirer le cœur du garçon. Dès qu'il l'eût vu, ses émotions s'emballèrent. Ce petit « La vie n'est pas assez longue pour que je puisse te transmettre tout mon amour. L'éternité seule l'est. Je t'aime, et un jour je viendrai te chercher. » chamboula totalement le petit. Cette émotion affecta par conséquent son frère. Et ce jour était plus proche que ce que n'importe qui imagina.

Le gong de minuit résonna dans le ciel de la ville. Tout le monde dormait au domicile des jumeaux qui n'échappaient pas à la règle. Quelques secondes plus tard, le cadet fut pris d'une violente douleur au cœur. Il se réveilla en sursaut, et en sueur. Un son s'éleva ensuite dans tout le logis. Le parquet venait de craquer, comme si que quelque chose venait de tomber. Suite à cela, le jeune sombra dans le sommeil sans même savoir pourquoi.

Le lendemain, le peu de lumière passant à travers ses volets le réveilla. En ce jour, il se sentait différent. Il se leva de son lit avec détermination, et sortit de sa chambre. Il ne vit personne dehors, pas l'ombre de son frère ou de ses parents. Par pur réflexe, l'adolescent entama la marche pour se rendre dans la chambre de son frère. Soudain, son cœur s'emballa lorsque sa main entra en contact avec la poignée de métal. Cette même main devenait humide, moite. La vision du protagoniste se troubla soudainement. Et lorsque sa vue était revenue à la normale, le décor autour de lui avait subitement changé. Tout était devenu plus sombre, comme si qu'il faisait nuit. Il ouvrit ensuite la porte, comme si qu'une force mystique l'avait invité à le faire. Ce qu'il vit le perturba à jamais.

Dans le lit de son frère gisait un corps inanimé, celui de l'aîné. Les draps blancs étaient tâchés de rouge. Déglutissant de frayeur, le cadet s'approcha du corps. Il se frotta les yeux une fois, puis deux. Son frère était réellement mort, mais pas d'une cause naturelle. Le sang semblait sortir de sa poitrine. C'est alors qu'une forme blanche fit son apparition. Des frissons parcoururent le jeune garçon en larmes. Dans cette forme, il avait pu reconnaître sa rencontre vacancière qui enlaçait tendrement le cadavre. « L'éternité ... Je te l'ai offerte. » Voilà tout ce qu'il avait pu entendre avant de se réveiller.

Un homme, seul, attaché et se dressant en plein milieu d'une pièce blanche sans fenêtres. Le cliquetis de la seule porte présente le fit sursauter. Quelqu'un de blanc vêtu lui apportait des médicaments, et ce, depuis que son jumeau est décédé d'une attaque cardiaque sur le lieu des vacances. La fille, elle, n'avait jamais existé. Seule son ombre subsistait dans les méandres de l'esprit du malade ...

Snif snif kom c bo
mdr g pa lu